COULEURS CARAIBES …..
Posté par lapecnaude le 7 juillet 2010
Est-ce pour provoquer une « zoreye » qu’il croit ignorante que Toutoufo (du Lamentin en Martinique, je crois) m’a demandé si je voulais réveiller un conflit racial dans les îles lorsque j’ai publié l’article sur les « bananes chlordéconnées et les békés ».Ce n’était pas mon propos, et « zoreye » je suis, parce que je suis née comme cela, tout comme lui (ou elle) est né(e) comme il(elle) est. Nous sommes de la même race, des humains … mais pour vous illustrer la chose, lisez ce qui suit. Je ne me flatte pas d’avoir écrit les extraits cités, je les ai trouvés savoureux, pertinents, impertinents, parfois logiques dans leur illogisme, sorte de philosophie de comptoir où l’on bois le ti-punch ou le pété-pied. Une conversation entre « natives » à la suite d’une enquête d’un grand quotidien sur l’idée que se font les « métros » des antillais et vice et versa …
Inconnu - Français de souche africaine, çà fait métro ? ou peut-être souchien français exclusivement qui fait métro … pourquoi un corse n’appelle-t-il pas un parisien métro ? Vous ne trouvez pas que dire métro c’est trop vous rabaisser ?
Larosse – Métro, métropole, il s’agit bien là d’un vocabulaire daté de la période coloniale, utilisons tout simplement les mots « français de l’hexagone ».
Clône – La seule différence avec l’ère coloniale, avant 1946, c’est que le gouverneur ne porte plus de casque (….) en tous cas ne confondons pas les Métros et les Hauts-Maîtres … (….)
L’argumenteur – Stop à l’hypocrisie ! Les dénominations békés et zoreys sont des réalités que personne ne peut nier car elles recouvrent des comportements « particuliers » et grégaires.
- Nos mulâtres « historiques » ont eux-même en quasi-totalité perdu leur pouvoir économique et s’accrochent à l’image d’un Parfait, ils ont encore des comportements de classe, et continuent de se marier entre eux, se déchirent pour un petit bout d’héritage qui leur permettrait de garder quelques semblants d’attributs de classe : une villa créole, un bateau, un 4×4, (mé ayen pa la). Ils ont perdu à la fois le terrain politique, ils étaient souvent maires, députés, ils ont perdu le pouvoir économique (commerces, distilleries), le pouvoir intellectuel, ils étaient LES professions libérales (notaires, avocats, dentistes, architectes ect…)
- Et les nègres sont là à se chercher, certains se trouvent par le travail, par les études, par la politique aussi.
Les grands perdants des 50 dernières annés en Martinique sont les mulâtres, le Maire en ce moment leur offre une opportunité de revenir à la « lumière », mais c’est encore pour tenter de paraître vivant. Ils ont été bouffés de partout par les zoreys débarqués dans le commerce, par les nègres sortis des lycées qui ont fait des études, par les békés qui ont repris certaines de leurs activités dès lors qu’ils ont laissé l’habitation et la canne, et aussi par leur comportement anti-nègres qui les a souvent empêché de collaborer avec la bourgeoisie noire naissante.
L’intellectuel – Derrière les jugements que nous avons sur les autres, « métros » ou « békés », il y a à soulever le couvercle entre nous, dont on pourrait se demander si cela ne revient pas à créer un appel d’air favorable aux « autres ». (…)
(?) – En poussant la chansonnette un peu plus loin, il y a donc les noirs, les un peu moins noirs, les encore moins noirs, les bronzés, les « français de l’hexagone », les békés, les ….. C’est quoi ce racisme primaire ? (….)
- L’argumenteur – Larosse a écrit : « en tous cas ne confondons pas les métros et les hauts-maîtres » … Les distinguer ne change rien à ‘affaire, ce sont des « ennemis » au même titre. (….)
- Lefilou – La relation entre noirs et mulâtres est précisément notre point faible mais en même temps on pourrait se demander si cette distinction correspond bien à une réalité du passé, ou si elle ne serait pas plutôt une construction récente, factice et condamnée.
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